Ces derniers temps nous vous faisions part de la progression de nos élèves pilotes, certains étant même arrivés jusqu’à la phase ultime de la progression : “le solo“.

Mais vous vous demandez certainement c’est quoi le solo exactement?

Comme son nom l’indique, le solo consiste à voler seul à bord du ballon, en totale autonomie. Il s’agit là du premier vol de l’élève pilote en tant que commandant de bord.

Seul maître à bord, il doit mettre en pratique tous ce qu’il a acquis au cours de sa formation, mais pas que…
il se doit aussi de prendre les décisions adaptées, adopter les bons réflexes et réagir rapidement et pertinemment en fonction de la situation (ex: évolution de la météo, imprévus, obstacles, ,…)
En bref, il doit être capable de gérer seul son aéronef et de se mettre en situation comme le ferait un commandant de bord.

Les objectifs

Le solo est la dernière étape clé dans le cursus d’apprentissage d’un pilote de montgolfière. Après avoir validé l’examen théorique et acquis le nombre d’heures de vols requises en double commande avec son instructeur, l’élève pilote doit ensuite réaliser au minimum 1 solo avant de passer l’examen pratique en vol.

Les vols précédant le solo ont tous été réalisés sous la conduite de l’instructeur.
Lors du vol solo l’élève va devoir gérer son vol de façon autonome, et faire face à d’éventuels imprévus ou incidents.
C’est un moment fort, où le pilote en devenir prend conscience que chacune de ses décisions ont un impact sur le déroulement du vol.
Il doit mobiliser l’ensemble de ses ressources et faire preuve d’un bon jugement de pilote (Airmanship).

Ce premier vol comme commandant de bord représente également pour l’élève une étape décisive en terme de confiance en ses capacités.
Il fait ses propres choix sans le regard de l’instructeur, et gagne de l’assurance dans ses décisions.

Derniers ajustements avant le grand vol

Considérée comme une étape importante dans le parcours d’apprentissage de l’élève, elle peut aussi représenter un facteur de stress pour celui-ci tout comme pour l’instructeur qui prend la responsabilité de lâcher son élève afin qu’il puisse voler de ses propres ailes. Autant dire que le niveau de confiance doit être à son maximum. Cette décision ne peut donc souffrir d’aucune négligence ou approximation de la part de l’instructeur qui est le seul en mesure de décider si le solo est possible. Le lâcher d’un élève ne sera envisagé que si les objectifs de formation préalables à ce lâcher sont atteints. (L’élève a déjà démontré un pilotage précis et rigoureux, une bonne gestion du vol est s’est entraîné aux procédures d’urgences, …).

De nombreux paramètres doivent également entrer en ligne de compte avant de valider un lâcher en solo comme par exemple les observations et prévisions météorologiques, l’état de l’aéronef, l’expérience récente du stagiaire, l’état psychologique et la fatigue éventuelle du stagiaire pouvant être engendrée par le vol qui précède le lâcher, etc …

A noter qu’à ce stade de la formation, l’élève doit également être en mesure d’interpréter correctement les observations et prévisions météorologiques en amont avant de confirmer son vol. Il est essentiel pour le futur pilote d’apprendre à planifier et à organiser son vol pour une ascension en toute sécurité et surtout à ne rien laisser au hasard. Chaque détail à son importance et ne doit pas être négligé lors de la préparation d’un vol, tout doit être passé en revue de A à Z (ex: la météo, la navigation, les espaces aériens, le ravitaillement en gaz, la conformité du matériel, l’équipement du pilote, la logistique au sol,…).

“Ce fût un moment unique qui m’aura apporté beaucoup d’enseignements. Ce sentiment de liberté qui vous envahit devient très vite addictif. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce solo sous les conseils avisés et les encouragements de mon instructeur. Une journée inoubliable riche en émotion.”

Annemie

“Une expérience incroyable qui m’aura apporté ce petit plus qui me manquait au niveau de la confiance en moi. On est littéralement plongé dans le grand bain. On savoure au maximum la beauté du paysage tout en essayant de rester concentré sur son pilotage. C’est là que l’on prend la pleine mesure de la situation et des responsabilités qui vont avec.”

Alexis


L’instructeur quand à lui reste présent et disponible à distance dans le véhicule récupérateur pendant toute la durée du vol solo, gardant ainsi un oeil attentif sur son élève tout en maintenant le contact par radio afin de répondre à toute demande. Il veille au bon déroulement de la séance en observant les évolutions de son élève. Son rôle de mentor prend alors tout son sens lors de cette épreuve si particulière en faisant en sorte de dissiper les angoisses chez l’élève.

Un avant goût de liberté

La préparation du vol accomplie, le moment est venu pour l’élève pilote de prendre son envol. Il va maintenant découvrir ses premières sensations en vol en tant que commandant de bord et par la même occasion goûter au plaisir de se retrouver seul dans le silence de l’altitude à flotter telle une bulle dans le ciel..

Tout pilote étant passé par là vous le dira, un vol solo en montgolfière représente souvent pour un jeune pilote une part énorme de concentration et d’adrénaline à tel point qu’il n’est pas rare qu’il finisse par se retrouver dans un fort état de fatigue une fois le vol terminé. A cela s’ajoute l’exaltation du vol accompli et vous obtenez alors un joyeux cocktail d’émotions et de sensations.

Et après?

Et bien après être redescendu de son petit nuage, l’heure est au débriefing entre l’élève et son instructeur. Un vol solo étant un vol comptant pour la formation du stagiaire, il est opportun que celui-ci pratique une auto-évaluation de sa séance au retour de vol. L’instructeur pourra ainsi évaluer les compétences mises en oeuvre lors de ce vol au-delà des objectifs fixés et déterminer par la suite si l’élève a besoin d’une ou plusieurs séances supplémentaires en vol solo avant de pouvoir prétendre à l’examen final.

Post comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

ballonup